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acte III – Scène 7

MADAME JOURDAIN, NICOLE.

NICOLE: Ma foi! Madame, la curiosité m'a coûté quelque
chose; mais je crois qu'il y a quelque anguille sous roche, et
ils parlent de quelque affaire où ils ne veulent pas que vous soyez.

MADAME JOURDAIN: Ce n'est pas d'aujourd'hui, Nicole, que j'ai
conçu des soupçons de mon mari. Je suis la plus trompée
du monde, ou il y a quelque amour en campagne, et je travaille
à découvrir ce que ce peut être. Mais songeons à ma
fille. Tu sais l'amour que Cléonte a pour elle. C'est un homme
qui me revient, et je veux aider sa recherche, et lui donner
Lucile, si je puis.

NICOLE: En vérité, Madame, je suis la plus ravie du monde
de vous voir dans ces sentiments; car, si le maître vous
revient, le valet ne me revient pas moins, et je souhaiterais que
notre mariage se pût faire à l'ombre du leur.

MADAME JOURDAIN: Va-t'en lui en parler de ma part, et lui dire
que tout à l'heure il me vienne trouver, pour faire ensemble
à mon mari la demande de ma fille.

NICOLE: J'y cours, Madame, avec joie, et je ne pouvais recevoir
une commission plus agréable. Je vais, je pense, bien
réjouir les gens.