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Autor: juanavictoria77

Partie 6

(Pancrace récite quelques vers
d'amour, alors qu'il termine, Mme Jourdain entre)

 

SRA JOURDAIN- Mais qu'est-ce qui se
passe ici? Hors de chez moi! Dehors!

 

PANCRACE- Il me semble que c'est
votre femme.

 

MONSIEUR JOURDAIN- Cette fois, il ne
vous semble pas seulement, il s'agit bien de ma femme.

 

PANCRACE- Sans colère Madame,
sans colère.

 

MME JOURDAIN- Hors de chez moi! (elle
le roue de coups)

 

PANCRACE- Monsieur Jourdain, il me
semble que nous devrons terminer la leçon un autre jour…

 

MONSIEUR JOURDAIN- Oui, oui, allez-y,
je m'en charge…

 

MME JOURDAIN- Mais tu as perdu la tête?
Tu es devenu fou!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Tais-toi donc femme
ignorante!

 

MME JOURDAIN- Qui donc, est une femme
ignorante? Tu remplis la maison de toutes sortes de gens, des
voleurs, des misérables… et la pire de toutes, cette
arnaqueuse de la noblesse, cette garce!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Qui donc, est une
garce?

Partie 5

PANCRACE- Bien, de quel sujet
voulez-vous parler aujourd'hui?

 

MONSIEUR JOURDAIN- Un instant…
Brindavoine!

 

BRINDAVOINE- (il sort la tête)
Que demande Monsieur?

 

MONSIEUR JOURDAIN- Rien, je ne demande
rien, je voulais juste savoir si tu étais là. Bien, que
disiez-vous?

 

PANCRACE- Bien, quel thème
voulez-vous aborder aujourd'hui?

 

MONSIEUR JOURDAIN- Et bien, savez-vous,
je suis amoureux…

 

PANCRACE- Mmm, c'est possible.

 

MONSIEUR JOURDAIN- D'une femme…
d'une femme…avec…et avec…

 

PANCRACE- Mmm, c'est également
possible.

 

MONSIEUR JOURDAIN- Je voudrais lui
écrire une lettre d'amour.

 

PANCRACE- Mmm, en vers ou en prose?

 

MONSIEUR JOURDAIN- Ni en vers ni en
prose.

 

PANCRACE- Voyez-vous, cela est
impossible.

 

MONSIEUR JOURDAIN- Pourquoi cela?

 

PANCRACE- Parce qu'il n'existe que
les vers ou la prose.

 

MONSIEUR JOURDAIN- Ah! Et quand par
exemple je dis: «¡Brindavoine! Tráeme las
zapatillas!" de quoi s'agit-il, de vers ou de prose?

 

PANCRACE- De prose Monsieur!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Alors depuis
toujours je parle en prose! (Brindavoine entre avec les pantoufles)

 

BRINDAVOINE- ¡Señor!

 

JOURDAIN- ¿Qué haces con
esto?

 

BRINDAVOINE- ¡Las zapatillas!

 

JOURDAIN- Anda pasa, pasa antes que…
(se va Brindavoine) vec vous, je découvre chaque jour de
nouvelles choses! Je voudrais que ce soit une très belle
lettre…

 

PANCRACE- Oui, de toutes manières,
elle sera en vers ou en prose.

 

MONSIEUR JOURDAIN- Qu'elle soit la
plus romantique possible!

 

PANCRACE- Alors, elle sera en vers
naturellement, voyons… Oui, ça y est, je l'ai!

Partie 4

MONSIEUR JOURDAIN- Messieurs,
Messieurs, mais que faites- vous? Qu'est-ce qui se passe ici?
Assez! (ils arrêtent de se battre. Le maître de danse ne
part pas sans donner un dernier coup au maître d'armes)

 

MAITRE DE DANSE- Allez vous faire voir!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Comment vous
sentez-vous? Monsieur, permettez que je vous présente Monsieur
Pancrace mon professeur particulier de philosophie. Pancrace!…

 

MONSIEUR JOURDAIN- Monsieur, permettez
que je vous présente Monsieur

Pancrace mon professeur particulier
de philosophie. Pancrace!…

 

PANCRACE- (il entre rapidement) Oui
Monsieur Jourdain, de quoi s'agit-il?

 

MAITRE D'ARMES- Cette garce de
professeur de danse vient juste de me mettre une raclée!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Du calme Monsieur!
Du calme.

 

PANCRACE- Tout d'abord Monsieur, vous
auriez du dire " il me semble" qu'elle vient de me mettre une
raclée!

 

MAITRE D'ARMES- Comment "il me
semble"?

 

PANCRACE- Monsieur, la philosophie nous
apprend qu'on ne doit pas porter de jugements définitifs. Un
fait peut vous paraître certain alors qu'il ne s'est même
pas produit.

 

MAITRE D'ARMES- Ça, c'est
n'importe quoi!

 

PANCRACE- Non! Il vous semble que c'est
n'importe quoi!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Il vous semble! Vous
comprenez?

 

MAITRE D'ARMES- Non, je ne comprends
rien!

 

PANCRACE- Il vous semble que vous ne
comprenez rien.Maintenant, vous allez tout comprendre. Je vous
écoute!

 

MAITRE D'ARMES- Bon, et ben
voilà…cette…

 

PANCRACE- Avant tout, en quelle langue
voulez-vous parler avec moi?

 

MAITRE D'ARMES- Avec celle que j'ai
dans la bouche.

 

PANCRACE- Non, vous n'avez pas
compris!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Non, vous n'avez
pas compris!

 

PANCRACE- En latin?

 

MAITRE D'ARMES- Non.

 

PANCRACE- En grec?

 

MAITRE D'ARMES- Non.

 

PANCRACE- En syrien?

 

MAITRE D'ARMES- Mais qu'est-ce
qu'il raconte?

 

PANCRACE- En italien, catalan,
allemand, étrusque…

 

MAITRE D'ARMES- Non, non, non et non!
Dans ma langue maternelle!

 

PANCRACE- Dans ce cas, asseyez-vous de
l'autre côté, cette oreille est destinée aux
langues étrangères et celle-là à la
langue maternelle.

 

MAITRE D'ARMES- Ça, c'est un
imbécile, pas un philosophe.

 

PANCRACE- Il vous semble que je suis un
imbécile.

 

MAITRE D'ARMES- (Il met une gifle à
Pancrace) là vous l'avez senti ou il vous a juste semblé?
Allez-vous faire voir!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Comment? Je ne
permettrai pas que l'on insulte de la sorte le professeur Pancrace!
Dehors! Hors de chez moi et n'y revenez plus!

PANCRACE- Sans colère Monsieur
Jourdain, sans colère! (Monsieur Jourdain le met dehors à
coups de pieds)

 

MONSIEUR JOURDAIN- (Il crie et lance
des objets vers l'extérieur) jeune sot, crétin,
dehors! Ça y est, je suis enfin tranquille!

 

PANCRACE- Ouh lala, quel mal de tête!

 

MAITRE D'ARMES- (sortant la tête)
Il vous semble que vous avez mal à la tête.

 

MONSIEUR JOURDAIN- Sans colère
vous avez dit, hein ?… (il sort et on entend de grands cris et
beaucoup de bruits; il rentre à nouveau) Voilà, ça
c'est fait, commençons.

Partie 3

Au milieu de la scène apparaît
le maître d'armes portant des épées.

 

 

MONSIEUR JOURDAIN- Bien Monsieur, je
dois vous laisser maintenant, c'est l'heure de mon cours
d'escrime.

 

MAITRE D'ARMES- Certainement pas!
Monsieur Jourdain, vous avez fait l'andouille avant votre cours
d'escrime et cela est contre-indiqué, vous êtes
fatigué.

 

MAITRE DE DANSE- La seule chose qui
fatigue ici, c'est vous!

 

MAITRE D'ARMES- Comment osez-vous…?

 

MONSIEUR JOURDAIN- Assez! Ne vous
disputez plus, les gens de la jet-set allient les arts et les sports.

 

MAITRE D'ARMES- L'escrime, Monsieur
Jourdain, est aussi un art et je vais vous montrer sur le champ
quelle sorte d'art c'est. S'il vous plait (il lui donne une
épée). En garde! (ils combattent) Touché!
Touché! Touché! Bien, cela suffira pour cette fois!

 

MONSIEUR JOURDAIN- En effet Monsieur,
cela suffit, veuillez m'excuser, je vais me changer, je suis
trempé de sueur. (il sort)

 

MAITRE D'ARMES- S'apprête à
partir, s'adressant au maître de danse: Monsieur!

 

MAITRE DE DANSE- Hep! Pas si vite
maître! Ainsi, vous pensez que l'escrime est un art?

 

MAITRE D'ARMES- En effet! Et un art
bien supérieur au chant ou…à faire l'andouille!

MAITRE DE DANSE- Il n'y en a qu'un
qui fasse l'andouille ici!

 

MAITRE D'ARMES- Je ne sais pas ce que
vous attendez de cette discussion, mais si ça continue, je
vais devoir déroger à l'un de mes principes.

 

MAITRE DE DANSE- Ah oui? Lequel?

 

MAITRE D'ARMES- Celui de frapper une
femme.

 

MAITRE DE DANSE- Si quelqu'un doit
sortir d'ici échaudé, ce sera toi! (elle lui met une
gifle) Tiens, prends déjà ça! (le maître
d'armes va pour la rattraper, mais elle lui fait un croche-patte,
il tombe par terre… ainsi de suite jusqu'à ce que Monsieur
Jourdain revienne)

Partie 2

MONSIEUR JOURDAIN- (Arrivant) Bonjour
Messieurs. (les maîtres font une grande révérence)

 

MAITRES- Bonjour Monsieur Jourdain!
Comment allez-vous aujourd'hui?

 

MONSIEUR JOURDAIN- Mal! Ce n'est pas
un tailleur ça! C'est un criminel, regardez ce qu'il
m'a fait. (il montre)

 

MAITRE DE CHANT- Oooh! Monsieur
Jourdain, vous êtes tout à fait… exceptionnel!

 

MAITRE DE DANSE- Et quelle allure!…
Comme cela tombe bien!Voyons, tournez-vous… Oooh, sublime, les mots
me manquent…

 

MONSIEUR JOURDAIN- Vous croyez?

MAITRE DE DANSE- Le matin, les gens de
la haute société portent un ensemble comme celui-ci. Je
vous laisse avec le maître de chant, votre tenue m'a
inspiré quelques pas de danse que je vais répéter…
(il sort)

 

MAITRE DE CHANT- Ce maître de
danse est très fort!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Si vous le dîtes.

 

MAITRE DE CHANT- Mais asseyez-vous,
asseyez-vous Monsieur Jourdain et préparez-vous à
écouter la sérénade qu'un de vos serviteurs a
composée spécialement pour vous! (Monsieur Jourdain
s'assoit) Vous êtes prêt?

 

MONSIEUR JOURDAIN- Un instant,… (il
crie) Brindavoine!

 

BRINDAVOINE- (asoma la cabeza, es su
mayordomo) ¿Qué manda el señor?

 

JOURDAIN- No mando nada! Solo
comprobaba si estabas aquí.

 

MAITRE DE CHANT- Monsieur Jourdain,
cela vous est destiné! (il commence une chanson affreuse;
Bridavoine sort; le maître de danse entre)

 

MONSIEUR JOURDAIN- Non, c'est
insupportable, assez!

 

MAITRE DE CHANT- Monsieur Jourdain?
Cela ne vous plaît pas?

 

MONSIEUR JOURDAIN- Non, ce n'est pas
cela! Ce sont ces chaussures qui me tuent. (il se déchausse)
La chanson est très… jolie, oui, c'est ça, très
jolie.

 

MAITRE DE DANSE- On voit que vous vous
y connaissez en musique Monsieur Jourdain. Vous avez le rythme
dans la peau (un signe du maître et on entend un air de
musique, il fait danser Monsieur Jourdain) C'est ça, très
bien, en haut, en bas… Vous avez la musique dans le sang
Monsieur Jourdain.

 

MONSIEUR JOURDAIN- Et pourtant, je n'ai
jamais fait de solfège, moi!… Avant d'être
gentilhomme, j'étais responsable du service de nettoyage
des WC publics de la ville.

 

MAITRE DE DANSE- Comment? (il s'arrête
de danser) Mais Monsieur Jourdain, cela c'est du passé,
les gens de votre rang ne racontent pas leur passé.

 

MONSIEUR JOURDAIN- Ah bon?

 

MAITRE DE DANSE- Non! Bien sûr
que non! Ils le vendent en exclusivité à une revue
people!

 

MONSIEUR JOURDAIN- Ah! Je ne le savais
pas!